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Le conseil vu par des pros du secteur

11 octobre 2022
Conseil vu par les pros

Concepteurs d'Avenir, plateforme développée par l'OPCO Atlas, propose régulièrement des portraits de professionnels des métiers du conseil, de l'ingénierie, du numérique, des études et de l'événementiel, secteurs d’avenir diversifiés, en pleine expansion avec de nombreuses opportunités de recrutement et d’évolution.

Retrouvez le "Portrait croisé" réalisé avec Sophie Leclerc, associée chez Ovelink (une société de conseil en ingénierie et en management de projets), adhérente de Cinov, et Séverine Bourlier, fondatrice de LesAmbassadeursfr (un cabinet qui met en œuvre des stratégies de communication, de développement et réorganisation), également Secrétaire générale de Cinov Conseil.

 

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Prendre à bras-le-corps une problématique d’entreprise, en analyser les tenants et les aboutissants, recommander des solutions adaptées et accompagner leur mise en place, tel est le rôle des professionnels du conseil. Deux consultantes expérimentées témoignent.

Sophie Leclerc, associée chez Ovelink (une société de conseil en ingénierie et en management de projets), et Séverine Bourlier, fondatrice de LesAmbassadeursfr (un cabinet qui met en œuvre des stratégies de communication, de développement et réorganisation), également Secrétaire générale de Cinov Conseil*, affichent des parcours et des domaines d’intervention très différents.

Sophie L. intervient en support technique. Sa société apporte à ses clients les expertises très pointues dont ils ont besoin à des moments clés pour leur activité. Sophie L. s’est spécialisée dans des secteurs tels que l’automobile, les infrastructures ou la robotique : « Je suis ingénieure en mécanique. Jai été ingénieure consultante dans le secteur de lautomobile, puis on ma proposé de devenir ingénieure daffaires. J’ai ainsi grandi dans le secteur du conseil au travers de nombreuses compétences annexes. Nous avons créé notre société il y a trois ans, en association avec une ancienne collègue ».

Séverine B. intervient sur le versant organisationnel, au sens large, pour des entreprises, des organismes publics ou parapublics : « Je suis juriste de formation. J’ai été premier clerc d’avocat, fonction dans laquelle j’ai [notamment] pratiqué le droit des affaires et des sociétés. Ensuite, à mon compte, j’ai fait de la sous-traitance juridique pour de grands cabinets de conseil [avocats, notaires, ...]. J’ai également, au nom de la collectivité territoriale de Saint-Barthélemy (Antilles), participé à la création des services de la Chambre Économique Multiprofessionnelle de l’île, guichet unique des entreprises. Dans un autre secteur d’activité, lors du conflit entre taxis et VTC, on m’a confié la mission d'accompagner la profession ». Également conseiller en gestion de carrière, Séverine B. met aussi ses compétences au service des projets personnels.

Devant des cursus aussi denses, on pourrait conclure que le conseil est inaccessible aux jeunes diplômés. Il n’en est rien. Séverine confirme : « Beaucoup de cabinets de conseil, quel que soit leur domaine de compétences, font appel à des jeunes car ils vont apporter un regard neuf et peut-être aussi une théorie que lon a un peu perdu de vue. Que ce soit en finances, en droit, en ressources humaines ou dans des spécialités encore plus spécifiques, ces jeunes recrues apportent un dynamisme nouveau et, si on les laisse s'exprimer, des solutions parfois innovantes. »

Les grands cabinets de conseil recrutent volontiers à bac + 4/5

Pour Sophie, « le marché s’avère dans son ensemble légèrement plus favorable aux professionnels seniors en raison de leur expertise. Toutefois, il existe des débouchés pour les jeunes car, aujourd’hui, on est revenu à un marché de l’emploi tendu, notamment pour les profils d’ingénieurs ». Les grands cabinets** recrutent volontiers des jeunes diplômés et multiplient les initiatives pour les conserver dans leurs effectifs. Personnalisation des parcours, rémunérations attractives, avantages pour simplifier leur vie quotidienne : tout est fait pour compenser la très forte implication qu’exigent les métiers du conseil. Selon Syntec***, l’une des deux principales organisations professionnelles de la branche, « en termes de recrutement, les besoins s’orientent principalement vers des candidats à haut niveau de qualification, ayant un bac + 4/5 ou plus (80 %) laissant une plus petite place aux diplômés de niveaux Bac ou bac + 2 (14 %) ».

Savoir faire preuve d’écoute et d’empathie

Pour les candidats tentés par l’aventure d’une carrière de consultant – qu’ils soient étudiants ou déjà professionnels – quelles qualités faut-il cultiver prioritairement pour réussir dans ce métier ? Pour Séverine« c’est la capacité à construire des solutions qui ne vous appartiennent pas mais qui correspondent aux besoins du client. Pour cela, il faut être capable de faire preuve d’écoute afin de comprendre ce qui est dit et aussi lire entre les lignes. La véritable empathie est nécessaire. Elle consiste à considérer l’autre avec un regard neutre et cela pour prendre de la hauteur et lui apporter les solutions qui lui sont les plus appropriées ». Même type d’analyse du côté de Sophie : « Un consultant doit s’imprégner du souci d’accompagner ses clients et de répondre à leurs besoins afin qu’ils puissent atteindre leurs propres objectifs ».

Le conseil, dopé par le besoin d’innovation dans les entreprises

Le secteur du conseil voit l’avenir avec optimisme. Après dix années de croissance (2009 à 2019) au cours desquelles sa taille a doublé, puis un coup de frein pendant les deux exercices marqués par le Covid-19, aujourd’hui « plus de la moitié des dirigeants (54%) envisage de recruter au cours des prochains mois, ce qui représente une hausse importante par rapport au premier trimestre, où 33% des répondants lenvisageaient alors. Et la grande majorité des dirigeants qui prévoient de recruter (85%) souhaitent privilégier les contrats en CDI, tandis que les contrats dalternance intéressent plus d’un tiers dentre eux », souligne le Cinov dans son dernier baromètre trimestriel.

Pour Sophie L., la tendance est partie pour durer : « Ce métier va continuer à se développer. Il y a tellement besoin d’innovations dans les entreprises. Par exemple, une industrie dont le challenge historique était la mécanique doit faire face aujourd’hui à des challenges informatiques. Avec le virage digital, toutes les entreprises s’interrogent sur ce qu’elles doivent internaliser ou externaliser. Il n’y a que le conseil qui peut les aider à négocier ces virages. Le conseil est dorénavant un secteur économique à part entière. À tel point que le secteur du conseil achète lui aussi du conseil ».

 

* Cinov conseil : Fédération des syndicats des métiers de la prestation intellectuelle du Conseil, de l'Ingénierie et du Numérique de plus de 3000 TPE PME.
** PwC, Deloitte, EY et KPMG, McKinsey & Company, le Boston Consulting Group, etc.

*** Fédération Syntec, Rapport annuel de branche 2019.

 

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